Information

Novel

Abstract

J’ai vu le sombre univers béantOù les noires planètes roulaient sans but,Où elles tourbillonnaient, dans leur horreur inaperçues,Sans connaissance, lustre ou nom. Némésis Les enquêteurs circonspects hésiteront à contester l’opinion courante qui veut que Robert Blake ait été tué par la foudre ou par un choc nerveux dû à une décharge électrique. En vérité, la fenêtre devant laquelle il se trouvait était intacte, mais la nature est coutumière de ces caprices. L’expression de son visage a pu être causée par des contractions musculaires sans aucun rapport avec ce qu’il a vu. Les notes de son journal sont nettement le fruit d’une imagination débridée mise en branle par des superstitions locales et certaines découvertes faites par le défunt. Quant à l’état bizarre de l’église abandonnée de Federal Hill, il est aisé de l’attribuer à une certaine charlatanerie de Blake, consciente ou inconsciente. Car, après tout, c’était un écrivain et un peintre qui se consacrait au domaine du mythe, du rêve, de la terreur, toujours en quête d’effets étranges ou fantomatiques. Son premier séjour à Providence, au cours duquel il avait rendu visite à un vieillard aussi féru d’occultisme que lui-même, avait pris fin dans l’incendie et la mort ; d’autre part, c’est sans doute sous l’effet d’une impulsion morbide qu’il abandonna sa maison du Milwaukee pour revenir dans notre ville. Il avait dû entendre parler des vieilles légendes (contrairement à ce qu’il rapporte dans son journal), et sa mort a peut-être détruit dans sa fleur une formidable mystification, prélude à un grand succès littéraire. **

Details